Page:De Figuris veneris ou les Multiples visages de l’amour (éd. Chat qui pelotte).djvu/153

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Cette sellaria, de par l’origine même du mot, était sans doute une chambre garnie de sièges. Ceux qui se prostituaient entre eux sur ces sièges étaient appelés des sellarii, à cause de l’endroit, et des spintries à cause de leur entrelacement ; car, au dire de Festus, le spinter est « une sorte de bracelet que les femmes portaient au haut du bras gauche. »

Le mot semble dériver, par corruption, de sphincter, en grec et du latin constringo qui signifie : j’étreins.

Tacite rapporte dans ses Annales : « Ce fut alors qu’on inventa les mots nouveaux de sellarii, de spintriœ, pour exprimer des réduits infâmes et des complaisances infinies. »

Les spintries sont donc ces êtres qui, réunis entre eux comme les anneaux d’un bracelet, font l’amour. Ils peuvent s’enchaîner trois ensemble par série de deux, de telle façon que celui du milieu baise ou pédique, ayant devant lui une jeune fille ou un cinède, et derrière un pédicon. C’est une chaîne de ce genre qui reliait les personnages dont parle Ausone, dans une épigramme :

« Ils sont trois dans un lit : deux subissent l’accouplement et deux commettent. — Ils sont donc quatre ? — Non, il ne faut compter que pour un chacun des deux partenaires des extrémités, mais il faut compter pour deux celui du milieu, agent et patient tout ensemble. »

Il y a des sprintries dans lesquelles celui du milieu baise ; il y en a d’autres dans lesquelles celui du milieu encule.

Il n’est d’ailleurs pas nécessaire que le partenaire du milieu baise ou encule. Son rôle peut en effet avoir été fixé entre ses complices de façon que par derrière il subisse l’assaut d’un beau mâle, et que par devant il irrume ou bien il suce, ou il lèche. Toutes ces postures, il les a essayées, et