Page:De Figuris veneris ou les Multiples visages de l’amour (éd. Chat qui pelotte).djvu/23

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rose, en la vigueur de ma jeunesse, je me sentis immortel ; et la belle m’ayant fait une ceinture de ses pieds surélevés, accomplit jusqu’au bout sans fléchir la course de Cypris. »

Donc Doris ne chevauchait pas ; elle était bien couchée sur le dos et des pieds soulevés serrait son cavalier.

Les pieds de la femme étendue peuvent encore être soulevés par un tiers. Ainsi Aloïsius, un des personnages des « Aloisia Sigea », prêta son aide à Tullia pour parfaire le baiser avec Fabricius.

« Voici dit Tulla, qu’accourent Aloisius et Fabricius. « Lève tes jambes », me dit Fabricius, en exhibant son braquemart. Je les soulève ; il se couche sur moi et m’enfonce son membre jusqu’au fond. Aloisius me soulève alors les deux jambes, et glissant ses mains sous mes jarrets, il me secoue les reins sans que j’aie à prendre la moindre peine. Ah ! que cette sorte de mouvement est singulière et plaisante ! Je m’écrie que je brûle ; mais j’avais à peine ouvert la bouche que la liqueur de Vénus m’inondait et éteignait l’incendie. »

C’est aussi les pieds relevés, avec ou sans le secours d’un tiers, que Léda se donna aux médecins avec l’autorisation de son mari, ainsi que le raconte Martial.

« Léda ayant déclaré à son vieux mari qu’elle est hystérique, se lamente en disant qu’il lui est nécessaire d’être baisée. Pleurant et gémissant, elle se refuse à payer de ce prix sa guérison, et jure qu’elle mourra plutôt que d’en passer par là. Mais l’époux la conjure de vivre et de ne pas renoncer à ses belles années ; il lui permet de se faire faire par un autre ce que lui-même ne peut plus faire. Soudain arrivent les médecins et disparaissent les gardes-malades. Elle soulève les cuisses : ô le pénible remède ! »