Page:De Figuris veneris ou les Multiples visages de l’amour (éd. Chat qui pelotte).djvu/37

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

les médecins interdisent à la femme cette posture penchée qui est contraire à la nature et défavorable, affirment-ils, à la conformation des parties génératrices. »

Quoi qu’il en soit, il arrive souvent que des femmes ne peuvent être pénétrées autrement que par derrière. De quelle autre façon, en effet, un homme obèse pourrait-il aller au but, s’il trouvait en face de lui un autre ventre obèse ou celui d’une femme enceinte ? C’est pour cela qu’Auguste, dit-on, après avoir enlevé Livie Drusille à Tibère Néron dont elle était grosse de six mois, la chevauchait à la façon des animaux. Un texte ancien qui commente « les Monuments de la vie privée des douze Césars », décrit d’une façon élégante cet impérial accouplement.

« Cette Drusille, dit-il, est la fameuse Livie, femme de Tibère Néron, qui avait été un des amis d’Antoine : Auguste en devint passionnément amoureux, et Tibère la lui céda quoiqu’elle fut grosse de six mois. L’on plaisanta beaucoup sur cet empressement de l’empereur, et un jour qu’ils étaient tous à table, et que Livie était couchée près d’Auguste, un de ces enfants nus, que les matrones élevaient pour servir à leurs plaisirs, s’approchant de Livie : « Que faites-vous là, maîtresse, dit-il ? Votre mari (montrant Néron), le voilà. » Livie accoucha peu de temps après, et l’on disait publiquement à Rome que les gens heureux avaient des enfants après trois mois de mariage, ce qui passa même en proverbe. Un historien dit qu’Auguste fut obligé de caresser sa femme « more pecudum » (à la mode des bêtes) à cause de sa grossesse ; et c’est à cette luxurieuse attitude que fait allusion le camée d’Apollonius, graveur célèbre du temps d’Auguste. L’état où était Livie peut, il est vrai, avoir rendu cette posture nécessaire, mais il paraît qu’elle était en tout