Page:De Figuris veneris ou les Multiples visages de l’amour (éd. Chat qui pelotte).djvu/38

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temps du goût des anciens, soit qu’ils crussent, ainsi que l’indique Lucrèce, que cette attitude était favorable à la génération, soit plutôt qu’ils la préférassent par un raffinement de volupté. Les postures les plus recherchées, les moins naturelles souvent, ont paru en tout temps à quelques débauchés augmenter le plaisir de la jouissance. Mais il faut convenir que l’imagination va encore au-delà de la possibilité réelle. »

L’esprit subtil d’Aloisia s’est avisé de découvrir un motif étrange à la nécessité de pénétrer la femme par derrière.

« Les hommes estiment surtout un cunnus qui n’est pas complètement caché entre les jambes, mais est éloigné du nombril de neuf ou dix pouces. Chez la plupart des jeunes filles, le pubis descend si bas qu’il semble être le chemin du baiser à rebours. Avec les femmes ainsi conformées le coït est difficile. Théodora Aspilcueta ne put être dépucelée qu’en se mettant à plat ventre, et en relevant les genoux jusque sur les reins. En vain son mari avait peiné sur elle après l’avoir fait coucher sur le dos ; il avait perdu son temps. »

Ovide recommande aux femmes dont les rides ont commencé à sillonner le corps d’exercer de préférence le baiser à rebours :

« Quant à toi, dont les travaux répétés de Lucine ont sillonné les flancs de rides, fais comme le Parthe agile, tourne le dos à l’amant qui te chevauche. »

Mais en dehors de la nécessité, il est de fait qu’on pénètre souvent les femmes à rebours par simple raffinement, le véritable plaisir consistant à varier les jouissances. Ce n’est pas pour un autre motif que Tullia subit le baiser de Fabricius en lui tournant le dos ;