Page:De Figuris veneris ou les Multiples visages de l’amour (éd. Chat qui pelotte).djvu/78

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de l’amour. Je reprochais à Mancia de souffrir que cette injure fût faite à elle-même et à son sexe. — Que veux-tu, me répondit-elle, Marinus s’empare du territoire de ma bouche pour y satisfaire ses lubricités, et je ne peux pas me plaindre. Nous plaisons à nos maris en cela seul que nous sommes des femmes : en quelque endroit qu’on l’attaque, celle qui prouve qu’elle est femme plaira par dessus toutes. »

De la même manière Alphonse essaya de jouir d’Eléonore.

« Voilà, ma chère Octavie, ajouta Éléonore, la passion d’Alphonse. Il y a quelques jours, après avoir enfoncé son dard deux ou trois fois en combattant loyal, il me l’appliqua ensuite sur la bouche. — Alphonse, lui dis-je, cette catapulte n’est point faite pour battre en brèche cette porte ; tu deviens fou, et tu veux que je déraisonne avec toi. — Moi, répond Alphonse, je voudrais te voir délirer ? Mais non ; car si tu m’aimes, je le dois à ton ardeur amoureuse et nullement à mon propre mérite. Si je me mets à délirer, j’oublierai sans doute le respect que je te dois, et j’aimerais mieux mourir que de ne pas vivre pour toi seule. — Ces mots m’émurent ; il me plia à sa lubricité. Et comme il était prêt à l’assaut, de bon gré j’enfermai dans mes lèvres entr’ouvertes le nerf enflammé. Ce fut tout ; car d’elle-même la mentule bien dressée retourna à l’endroit d’où l’égarement l’avait éloignée. Et le mystère de Cotytto, bon ou mauvais, qu’elle avait imprudemment tenté dans la partie supérieure du corps, elle l’acheva au centre. »

Gonzalve de Cordoue fut, lui aussi, amateur de ce genre de volupté ;

« On raconte que Gonzalve de Cordoue, le grand géné-