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UN PHOQUE ANTARCTIQUE

Si le ciel est souvent gris et bas, il nous est cependant donné d’observer d’admirables phénomènes optiques. Les aurores et les crépuscules sont parfois d’une beauté féerique. Autour du soleil et de la lune apparaissent souvent des couronnes, des halos, des parhélies ou parasélènes splendides. Fréquemment aussi, l’azur est coupé par de beaux arcs-en-ciel.

Quelquefois le mirage, le matin surtout, surélève en apparence les bords de la banquise, qui semblent alors se dresser verticalement comme des murailles de glace. Parfois aussi, par suite d’une grande réfraction, nous pouvons voir des icebergs qui se trouvent au loin, en dessous de notre horizon.

En août, la température se relève : moyenne -11,3°. Mais au commencement de septembre, elle descend plus bas que jamais : le 8, à quatre heures du matin, le thermomètre tombe à -43,1°. La moyenne de septembre est de -8,5°.

Vers le 20 septembre, il dégèle fortement ; les agrès se dégarnissent de leur blanche fourrure.

Nous commençons à déblayer le pont de la neige qui le revêt. En vue de la délivrance, que nous espérons prochaine, nous enverguons les voiles. Nous fondons tous les jours une grande quantité de neige afin de remplir les caissons à eau. Nous démontons la toiture qui recouvre le pont.