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Page:De La Harpe - La Logique de l’assertion pure, PUF, 1950.djvu/30

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8 LA LOGIQUE DE L’ASSERTION PURE

forme de corrélation reconnue vraie à chaque niveau de connaissance, les arguments mêmes qui ont servi à cette transformation d’optique, impliquent à leur tour cette opposition ramenée à des proportions raisonnables.

Autrement dit, on ne peut établir de façon rationnelle, la relativité de ces notions opposées, qu’à la condition d’en supposer l’existence même à la source des arguments qui servent à modifier leurs formes classiques.

En un mot, l’esprit n’est intelligible à lui-même qu’à la double condition d’avoir confiance dans sa propre existence et de ne point contester les réalités qui ne lui sont point réductibles : esprit et nature, forme et matière, a priori et a posteriori sont des termes irréductiblement antinomiques.

Étant constaté que ni la conception d’une transcendance logique, ni les conceptions empiristes ne fournissent de base solide à une théorie de l’expérience logique, c’est dans une doctrine même de l’intelligence qu’il faudra la chercher.

III) L’intelligence se constitue en trois étapes qui se succèdent de telle façon que la seconde étape est conditionnée par la première et la dernière par les deux premières.

Elle prend d’abord la forme sensori-motrice, c’est-à-dire qu’antérieurement au langage, elle a pour fonction d’organiser mouvements et perceptions à l’aide de schèmes sensori-moteurs suivant un double processus d’assimilation et d’accommodation admirablement analysé par Piaget dans la Naissance de l’intelligence et dans la Structure du réel. Le contrôle