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SOUVENIRS D’UN GARIBALDIEN.

manteau dans 6 ; le képi ne m’arriverait que le vendredi. Les arquebusiers ont bien des carabines Flobert, mais de sabres et de revolvers, point. Le marchand d’éperons attend une fourniture de Paris, et comme Paris est bloqué, on attendra jusqu’à la fin de la guerre.

Grâce à Dieu, j’avais eu la pensée d’emballer dans ma valise mes belles bottes luisantes qui, après avoir fait l’admiration des bonnes d’enfants sur le cours Victor-Emmanuel, devaient se déchirer dans les forêts de la Côte-d’Or.

Quant au revolver, mon ami Scotti m’en avait donné un.

Avec un revolver et des bottes j’étais en bonne voie pour devenir un officier sérieux.

« À cheval maintenant ! » À cheval, soit, mais c’est bientôt dit. Tous les livres de cuisine affirment que pour faire un civet, il faut un lièvre, un lapin ou du moins un chat ; de même pour monter un officier d’état-major, il faut un cheval, un mulet ou, à la dernière extrémité, la modeste monture de Sancho Pança.

Baghino m’assura qu’il avait gardé pour moi un coursier superbe ; il se trouva que c’était