Page:De Maricourt - Souvenirs d’un garibaldien.djvu/17

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
13
SOUVENIRS D’UN GARIBALDIEN.

une vieille jument poussive et incapable de marcher.

Mes amis m’engagèrent à l’appeler La Tortue, d’autres Le Colimaçon.

Sellée en compagnie de trois autres chevaux, elle attendait son nouveau maître. Le général Menotti montait avec nous. Croyant qu’il s’agissait d’une cavalcade de quelques heures pour une visite aux avant-postes, sans scrupule, j’empruntai le képi du capitaine Sant’Ambrogio et le manteau gris de Galeazzi, Mais l’homme propose et Dieu dispose. L’absence de quelques heures dura sept ou huit jours.

Galeazzi privé de manteau, tomba malade ; car la neige et la pluie se succédèrent sans relâche Sant’Ambrogio se confina chez lui, n’osant sortir avec son uniforme et le chapeau civil que je lui avais laissé. Quelle pluie de malédictions ces bons amis firent tomber sur ma tête innocente !

D’Autun à Arnay-le-Duc, il y a vingt-neuf kilomètres. En arrivant, ma jument était harassée, Pauvre bête ! elle n’était pas faite pour le métier de la guerre. Et moi, qui depuis quatre ans, n’avais