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SOUVENIRS D’UN GARIBALDIEN.

on apparaître un lambeau d’azur ou un rayon de soleil mais soit la désolation de l’hiver, on peut deviner le sourire des beaux jours.

Une foule serrée nous attendait pour saluer Menotti à son passage.

Cette ovation n’avait pas le caractère enthousiaste que l’on remarque dans les populations méridionales ; la tristesse se faisait jour au milieu des saluts de bienvenue. Ces pauvres gens terrifiés par les Prussiens qui dévastaient les villages voisins, et par la certitude de notre impuissance à opposer une digue au torrent, ne pouvaient que se répandre en imprécations contre Napoléon III. Nous passâmes la nuit à Arnay.

Trois bataillons de francs-tireurs, ceux d’Oran, de Colmar et les Éclaireurs du Rhône, étaient à une vingtaine de kilomètres de nous, dispersés à travers les villages groupés sur les collines et dans les bois qui abondent dans cette belle province.

Menotti devait rejoindre ces différents bataillons, les surveiller et diriger leurs opérations.