Les francs-tireurs, qui depuis nous ont rendu d’admirables services, étaient, au début, plutôt amateurs que soldats. Ils avaient l’art d’éviter toute rencontre lorsqu’il eut fallu la chercher ; ils se contentaient d’échanger quelque fusillade avec les coureurs ennemis quand ceux-ci arrivaient en petit nombre près des villages occupés.
On les avait abandonnés à eux-mêmes, sans contrôle ni direction. Ces forces ainsi éparpillées dans toute la France et manquant d’unité d’action, s’épuisaient en efforts infructueux. Celles-ci acceptèrent avec répugnance la surveillance de notre brigade. Leur existence était si commode !
Dès l’aurore nous remontâmes à cheval.
Menotti, suivant son habitude, gardait le silence ; on l’interrompait de temps en temps par quelques réflexions sur l’ennui de la cavalcade, et par quelques souvenirs adressés à notre lointaine patrie.
Nous soupirions en passant devant un de ces petits châteaux épars dans la Bourgogne ; en voyant au-dessus des toits et des tourelles en forme d’entonnoirs renversés, la fumée monter