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SOUVENIRS D’UN GARIBALDIEN.

le général, puis se remettaient en route afin de chercher des vivres, ce qui est la grande préoccupation du volontaire en campagne.

Le pays se compose d’une douzaine de maisons, d’une petite église de style très composite, et de deux auberges fort misérables où l’enseigne dit qu’on loge à pied et à cheval.

Ayant confié nos montures aux guides de l’escorte, nous demandâmes à déjeuner.

— Il faudra vous contenter de ce que nous pouvons vous offrir. Un bataillon de francs-tireurs, en garnison ici, a tout dévoré.

— Avez-vous du pain et du fromage ? demanda Menotti.

— Du fromage, oui ; mais pour le pain l’affaire devient difficile.

Nous attaquâmes en chœur l’immense fromage et le pain noir que l’aubergiste nous servit, en s’excusant de n’avoir rien de mieux chez lui.

— Général, osai-je demander ! resterons-nous ici beaucoup de jours ?

— Beaucoup, non ; une semaine au plus.

Nous échangeâmes, mes amis et moi, un regard désespéré. Huit jours de fromage, de pain