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FEUILLETON DU MONDE ILLUSTRÉ
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toute votre attention ; l’homme qui va venir dans cinq minutes est mon secrétaire, c’est un parlait imbécile, mais c’est un honnête homme. Je l’ai pris à mon service par charité, il y a déjà un très grand nombre d’années. C’est lui qui sera notre compagnon pour le voyage que je veux entreprendre avec vous. Votre rôle à ses côtés et aux miens consistera à nous protéger dans l’exécution matérielle de mes projets. Dès demain nous nous mettrons en route pour l’Inde, est-ce entendu ?

— Mais ma femme, votre nièce, ma chère et adorée Sidonie, je vais donc être forcé de l’abandonner encore ! murmura sourdement Oscar Sigouard.


Et M. Ricochet se disposait à rentrer sa tabatière, quand une
main gigantesque s’abattit sur son bras

Le baron réfléchit.

— Ah oui, votre femme, murmura-t-il… mais je ne la connais pas du tout votre femme !

Oscar prit une pose extasiée :

— C’est vrai, mon oncle, vous ne connaissez pas ma Sidonie, puisque vous n’avez jamais voulu assister à notre mariage, mais quand vous la connaîtrez ! C’est un lion ma femme, pour la force et la vaillance. Au cours d’un voyage comme celui que je vais avoir l’honneur d’entreprendre avec vous mon oncle, ma Sidonie vaudrait trois hommes ! Songez donc qu’elle me porte à bout de bras pendant un quart d’heure sans se fatiguer. Et jolie ! mon oncle, une perle ! des yeux longs comme le cours de la Seine, une