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Page:De Merejkowsky - Le Roman de Léonard de Vinci, 1907.djvu/166

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blanc qui scintillait. Les cabestans grinçaient ; les scies glapissaient ; les ouvriers rampaient le long des bois ainsi que des fourmis.

Et le grand édifice montait, hérissait un nombre infini de clochetons et de tours blanches dans le ciel apuré – hommage éternel du peuple à la Vierge sainte.


II

Corbolo descendit l’escalier raide, encombré de barriques, qui conduisait à la cave du tavernier allemand Tibald. Après avoir poliment salué les consommateurs, il s’assit auprès d’un sien ami, l’étameur Scarabullo, demanda une chope de vin, des petits pâtés chauds au cumin – des offeletti –, huma lentement une gorgée, croqua une bouchée de pâté et dit :

— Si tu veux être sage, Scarabullo, ne te marie jamais !

— Pourquoi ?

— Parce que, mon ami, continua le cordonnier inspiré, se marier équivaut à plonger sa main dans un sac plein de vipères pour en retirer une anguille. Mieux vaut être atteint de la goutte, Scarabullo, que d’être affligé d’une femme !

À côté d’eux, le brodeur Mascarello, beau parleur bouffon, racontait à des mendiants affamés les merveilles