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Page:De Merejkowsky - Le Roman de Léonard de Vinci, 1907.djvu/479

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mais Léonard demanda simplement du vin, du pain, et de l’eau de la source réputée qui coulait dans le jardin de son oncle.

Messer Francesco, en dépit de sa fortune, vivait comme son père et son grand-père, avec une simplicité qui aurait pu paraître de la pauvreté pour un homme habitué aux commodités de la ville.

L’artiste pénétra dans la salle du bas, qui lui était si familière, et qui servait en même temps de salon et de cuisine. Elle était meublée de quelques sièges disgracieux, de bancs et de coffres en bois sculpté luisants de vieillesse, de crédences supportant de lourds pots d’étain ; les murs étaient blanchis à la chaux ; aux solives enfumées du plafond pendaient de gros paquets de plantes médicinales. La seule nouveauté consistait en des vitraux vert bouteille encastrés dans les croisées. Léonard se souvenait que, dans son enfance, ces fenêtres, comme dans toutes les maisons de paysans toscans, étaient tendues de toile enduite de cire qui interceptait la lumière. Dans les pièces du haut, les croisées n’étaient fermées que par des volets en bois.

Le jardinier alluma dans l’âtre un feu de genévrier, puis la petite lampe en terre à long col et à anse, suspendue par une chaînette et pareille à celles que l’on retrouve dans les Anciens tombeaux étrusques. Sa forme, élégante dans sa simplicité, paraissait plus belle encore dans cette chambre à moitié dénudée.

Pendant que la jeune fille dressait le couvert, plaçait sur la table un pain sans levain, plat comme une galette, une assiette de salade de laitue au vinaigre,