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Page:De Merejkowsky - Le Roman de Léonard de Vinci, 1907.djvu/612

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comme une onde profonde et transparente, rappelait à Giovanni le sourire de Léonard. À côté, le pur visage de Marie respirait la naïveté de la colombe. Marie était l’amour parfait, Anne la parfaite science. Marie sait parce qu’elle aime. Anne aime parce qu’elle sait. Et il semblait à Giovanni qu’en regardant ce tableau il comprenait pour la première fois les paroles du maître : « Le parfait amour est fils de la science parfaite. »

En même temps Léonard exécutait les dessins de diverses machines, grues gigantesques, pompes élévatoires, scies pour les marbres les plus durs, métiers de tissage, fours pour poteries.

Et Giovanni s’étonnait de voir le maître unir des travaux si différents. Ce n’était point là une rencontre fortuite.

« J’affirme, écrivait Léonard dans la préface de son livre sur la Mécanique, que la Force est inspirée par l’âme, et invisible ; inspirée par l’âme parce que sa vie est immatérielle, invisible parce que le corps dans lequel naît la force ne change ni de poids ni d’aspect. »

La destinée de Léonard se décidait en même temps que celle de César.

En dépit de son calme et de sa bravoure qu’il conservait énergiquement, le duc sentait la chance le fuir.

Apprenant et la maladie et la mort du pape, ses ennemis s’unirent pour s’emparer des terres de la Campagne de Rome.

Prospero Colonna était aux portes de la ville ;