Page:De Pisan - Œuvres poétiques, tome 1.djvu/127

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Ha ! que fusse je ores ou doulx reduit,
Ou elle maint, la porté ou ampains !
A lui seroit et a moy grant deduit,
Si seroient un pou noz maulx estains ;
Dieux ! que sceust elle au moins comment je l’aims ?
Si le sçara, mais qu’on l’amour se tiegne
De son ami, desirant qu’il reviegne.


LXXVII



Je ne suis pas vostre pareil,
Car vous estes la non pareille
Du monde, belle sanz orgueil,
A qui servir je m’appareille ;
Mais sachiez qu’Amours me traveille
Pour vostre amour et me commande,
Dame, qu’a vous servir j’entende.

Si oiez le plaint de mon dueil
En pitié, de vo doulce oreille ;
Et prenez garde que je vueil
Estre tout vostre, et ja ne vueille
Vostre doulz cuer que tant me dueille,
Ains lui plaise affin que j’amende,
Dame, qu’a vous servir j’entende.

Regardez moy de vo doulz œil,
Dame, car je tremble comme fueille,
Present vous, ne passer le sueil