Page:De Pisan - Œuvres poétiques, tome 1.djvu/128

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N’ose que vo corrouz n’acueille,
Vostre grant valour ne s’orgueille
Contra moy, ains tel bien me rende,
Dame, qu’a vous servir j’entende.


LXXVIII



Que ferons nous de ce mary jaloux ?
Je pry a Dieu qu’on le puist escorchier.
Tant se prent il de près garde de nous
Que ne pouons l’un de l’autre approchier.
A male hart on le puist atachier,
L’ort, vil, villain, de goute contrefait !
Qui tant de maulz et tant d’anuis nous fait !

Estranglé puist estre son corps des loups,
Qu’aussi ne sert il, mais que s’empeschier !
A quoy est bon ce vieillart plein de toux,
Fors a tencier, rechigner et crachier ?
Dyable le puist amer ne tenir chier,
Je le hé trop, l’arné, vieil et deffait,
Qui tant de maulz et tant d’anuis nous fait !

Hé ! qu’il dessert bien qu’on le face coux
Le baboïn qui ne fait que cerchier
Par sa maison ! hé quel avoir ! secoux[1]
Un pou sa pel pour faire aler couchier,
Ou les degrez lui faire, sanz marchier,
Tost avaler au villain plein d’agait,
Qui tant de maulz et tant d’anuis nous fait !

  1. Note Wikisource : « Vers 17, on pourrait lire aussi : hé que l’avoir ! » (erratum, p. 319).