Page:De Pisan - Œuvres poétiques, tome 1.djvu/210

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Mais souvenir si me vient raporter
Joye et soulas, et espoir de garir,
Et que pitié luy fera enorter
Ma garison, si me faudroit morir
S’espoir n’estoit, qui me vient conforter.



XXII


De tous amans je suis le plus joyeux,
Puis qu’envers moy s’est ma dame acoisiée,
Qui contre mi si mal ere apaisiée[1]
Que je n’osoie aler devant ses yeulx.

Puis qu’elle a fait la paix, or me va mieulx,[2]
Et qu’il lui plaist que je l’aie baisiée
De tous amans je suis le plus joyeux.

Moult m’a esté son courroux anieux
Et a porter la doulour mesaisiée,
Mais or suis liez quant elle est amaisiée ;[3]
Puis qu’ainsi va, et louez en soit Dieux,
De tous amans je suis le plus joyeux.



XXIII


Belle, ce que j’ay requis
Or le vueilliez ottroier,[4]
Car par tant de fois proier
Bien le doy avoir conquis.

  1. XXII. — 3 A1 erre — A2 mi ert si m. a. — B1 yere
  2. — 5 A1 P. que elle
  3. — 10 A1 amaisié
  4. XXIII. — 2 A2 V. le moy o.