Page:De Pisan - Œuvres poétiques, tome 1.djvu/211

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Je l’ay ja si long temps quis,
Et pour trés bien emploier,
Belle, ce que j’ay requis.

Se de moy avez enquis,
Ne me devez pas noyer
Mon guerdon, ne mon loier ;
Car par raison j’ai acquis,
Belle, ce que j’ay requis.



XXIV


Jamais ne vestiray que noir,
Puis que l’en m’a donné congié,
Et que du tout m’a estrangié[1]
Ma dame qui me fist son hoir.

Plus n’entreray en son manoir,
Et pour le trés grant dueil que j’ay[2]
Jamais ne vestiray que noir.

Si ne quier plus cy remanoir,
Durement y suis laidengié,
Trop s’est le temps vers moy changié,
Et pour plus en ce dueil manoir
Jamais ne vestiray que noir.



XXV


 
En plains, en plours me fault user mon temps,
Se de vous n’ay, dame, aucun reconfort

  1. XXIV. — 3 B Et de tous poins m’a e.
  2. — 6 B Et p. ce du g. d.