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XLIII


lune ! trop luis longuement,
Par toy pers les biens doulecreux
Qu’Amours donne aux vrais amoureux.

Ta clarté nuit trop durement[1]
A mon cuer qui est désireux,
Hé lune ! trop luis longuement.

Car tu fais le decevrement
De moy et du doulz savoureux ;[2]
Nous ne t’en savons gré touz deux,
Hé lune ! trop luis longuement.



XLIV


Amis, ne vous desconfortez,
Car je seray en vostre aye,
Et, fusse enclose en abbaye.

Ne seray du mal que portez
Conforter lente n’esbahie.
Amis, ne vous desconfortez.

Toudis environ moy hentez
Et ne doubtez nulle envaÿe[3],

  1. XLIII. — 4 B Ta c. luist t. d.
  2. — 8 B Et nous tiens tous deux langoureux
  3. XLIV. — 8 B Ne ne d.