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Toudis accroisse et garde vo haultece,[1]
Vostre valeur et vo trés noble faame,[2]
Et vous envoit Joye qui ja ne cesse,
Ce jour de l’an, ma redoubtée dame.[3]

Mais je suppli, haulte bien ordennée.
Ma excellent redoubtée, ou humblece[4]
Fait son manoir, que mercy soit donnée
A moy se je mesprens par ma simplece
D’escripre a vous, ou tant a de noblece ;
Digne n’en suis, si n’en aye nul blasme,
Car grant désir de vous servir m’i drece,
Ce jour de l’an, ma redoubtée dame.[3]

Ma balade pregne en gré vo sagece,[5]
Si suis vostre creature par m’ame
Qui volentiers vous donroie leece,
Ce jour de l’an, ma redoubtée dame.[3]



XIX


(A Louis de France, duc d’Orléans.)


De tous honneurs et de toutes querelles,
De tout boneur et de bonne aventure.
De tous plaisirs, de toutes choses belles,
Et de cellui qui creé a nature.
De quanque ou ciel et en terre a mesure,
Et de tout ce plus propre a homme né,
Mon redoubté seigneur plein de droiture,
Ce jour de l’an vous soiez estrené.

  1. XVIII. — 13 B T. g. et croisse vo h.
  2. — 14 B et vostre n. l.
  3. a, b et c — 16, 24, 28 A2 ma trés souvraine d.
  4. — 18 B r. en h.
  5. — 25 A1 vo haultece