particulier qui puisse nous permettre de leur assigner une date quelconque ou de supposer avec la moindre apparence de vraisemblance les motifs possibles de leur confection.
Nous n’y remarquons qu’un nouveau mode de poésie d’un genre encore inconnu à notre poète, et sur lequel il a voulu exercer la verve de son talent en se conformant d’une façon générale aux principes exposés par Eustache Deschamps dans son « Art de dictier et de fere chançons, balades, virelais et rondeaux[1] » et en montrant son habileté à assembler les rimes léonines.
Malheureusement, les règles étroites auxquelles se trouve assujettie la diction de l’auteur ont pour inconvénient d’obscurcir fortement la pensée et de ne laisser entrevoir le plus souvent qu’un sens à peine intelligible. Car il serait assez difficile de déterminer exactement la raison d’être du premier lai dont le sujet réside tout entier dans une éloge vague de l’amour en général.
Le second lai a pour objet la louange intarissable d’un parfait gentilhomme ; l’allure du poète est ici plus dégagée, plus précise, sa pensée devient plus claire, la strophe lyrique prend en même temps une forme plus nette, plus harmonieuse, et l’on y trouve des réminiscences de la littérature classique parmi
- ↑ Voy. Poésies d’Eustache Deschamps, éd. Crapelet, p. 278. M. de Queux de Saint-Hilaire a reproduit dans son édition le passage relatif aux Lais, t. II, p. 357.