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l56 ARCHITECTURE HYDRAULIQUE.

grande par rapport à sa hauteur, comme cela a lieu pour les culées des grands ponts, alors l'équation [2] est la seule qui ait lieu ; car, dans ce cas, <P étant négatif, 1 effort qui tend à ren- verser favorise la stabilité au lieu de lui nuire , et la poussée ne peut avoir d'autre effet que de faire glisser la culée sur sa base ou plate-forme, ou bien ae faire glisser sur une assise (*) la por- tion de la culée qui se trouve au-dessus de cette assise. On a des exemples de ce dernier effet, qui est un de ceux contre lesquels il faut prendre le plus de précaution dans la construction des grands ponts.

Passons à l'équilibre des voussoirs, les pied -droits étant sup- posés immobiles.

to ! ?m!2£ Nous su PP oserons d'abord que les voussoirs OS, O'S',

■MNit 0"S", etc., sont soumis à la seule action de la pesanteur, et parfai- tement polis, de manière qu'il n'y ait aucun frottement ni adhé- sion sur les joints de lit. Cet état approche assez de celui où les grandes voûtes sont à l'instant du decintrement, où les ciments et mortiers étant encore frais , les globules de sable , interposés entre les voussoirs, font l'office de petits rouleaux, dont 1 effet est de diminuer beaucoup le frottement qu'occasionneroit l'as- périté des surfaces.

Nommons A le profil de la portion de la voûte comprise entre les joints de rupture, / la longueur comprise entre les plans des têtes, a l'angle que fait chacun des joints de rupture avec la verti- cale, t l'angle que fait avec la verticale un joint quelconque de la voûte, et m le profil de la portion de voûte comprise entre un joint de rupture et le joint qui fait l'angle 1 avec la verticale ; on pourra, dans l'état d'équilibre, considérer la voûte comme composée des deux seuls voussoirs m et A — m, séparés par un joint qui fait un angle 1 avec la verticale. Serm^ioi *^4* ^ ette première considération fournit, d'après ce qui a MajhfcM Z été dit art. (356), l'équation IA tang.i = (/A — ilm) tang. a y m équilibre. q U j ? divisée par /, donne

A tang. t = (A — a m) tang. a [1].

Ensuite on a vu, art. cité, que, a m et a tang.« exprimant les va- riations finies simultanées de m et de i, c'est-à-dire Am étant le profil d'un voussoir quelconque , que nous nommerons m\ et

(*) On nomme assises chacune des rangées horizontales de pierres, liées ensemble par une rouchc de mortier ou ciment , et mises successivement l'une au-dessus de l'autre. On voit ces aasises dans l'élévation des culées (//£. 104 et io5).