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SECTION III. DE L'HYDROSTATIQUE. 299

d'une colonne de mercure dont la base seroit égale à cette por- tion de surface, et la hauteur a8 pouces.

63o. Le tube ABC n'est autre chose que l'instrument com- munément appellé baromètre : ainsi h différentes hauteurs, dans l'atmosphère, la pression ou la densité se mesurent par les dif- férentes hauteurs du mercure dans le baromètre.

Nous ne donnerons pas tous les détails de la construction du baromètre, dont il suffit, pour notre objet, d'avoir expliqué le principe. Nous allons passer aux usages de cet instrument, qui intéressent les ingénieurs, et qui peuvent être utiles, dans cer-

on a recueilli 4 gros 24,25 grains de gaz hydrogène , et le canon bien revêtu , pendant l'ex- périence, d'une double cotte de fil de fer, avoit augmenté en poids, par la calcination inté- rieure, de 2 onces 7 gros 17 grains ; lequel poids, avec celui du gaz hydrogène dégagé , ne forme qu'une différence de 38 grains • , ou ^ environ du poids de l'eau qui avoit disparu , différence que ceux qui sont exercés aux expériences de.chymie un peu délicates regardent comme nulle.

2°. La limaille de fer, à la température de l'atmosphère , peut, en séjournant dans l'eau , la décomposer et en dégager une certaine quantité de gaz hydrogène , en se calcinant ou s'oxùlaru légèrement.

3*. Le charbon , d'après les observations de M. Gingembre , a la même action sur ce fluide à la même température.

•4*» Plusieurs autres substances , telles que le zinc fondu, les huiles bouillantes, ont la propriété de décomposer directement l'eau.

Enfin un grand nombre de phénomènes chymiques qui s'opèrent dans la nature, tels quo les fermentations , la nutrition , toutes les effervescences produites par le gaz oxygène , etc., paroissent également dépendre en partie de la composition ou de la décomposition de l'eau.

L'eau chauffée au-delà du 80 e degré du thermomètre de Réaumur, se maintient sous la forme d'un gaz très élastique, au moins 800 fois plus rare que l'air ordinaire : cV»st ce gaz qui, par son dégagement , produit l'ébullition de l'eau chauffée ; c'est le même qui joue un si grand rôle parmi les moteurs qu'on peut appliquer aux machines, desquels il est, sans contredit, le plus puissant : il donne le nom de pompes à feu aux pompes qu'il Élit mouvoir. Cette matière sera traitée avec un grand détail dans le cours de cet ouvrage.

L'eau , en se glaçant , laisse dégager deux ou trois degrés de chaleur, se crystallisc en po- lîëdre à 8 farcs, devient élastique, et, suivant les observations de M. Achard, lorsque la glace est bien desséchée par un froid vigoureux, elle est idioëlectrique et capable de s'électriser par le frottement. La densité de la glace est réellement plus grande que celle de l'eau, d'après les Joix de la condensation des corps : mais lorsque la congélation a lieu dans de l'eau exposée à l'air libre, elle augmente beaucoup de volume par la quantité d'air qui s'en dégage dans ces circonstances ( Voyez la note de l'art. ( 5i6 ) ).

L'eau , dans l'ordre des phénomènes chymiques , dans lesquels elle ne subit aucune décom-

fosition , dissout de l'air tant qu'elle est sous forme fluide : elle est même dissoluble dans atmosphère, comme on l'a dit plus haut, et dans tous les gaz. Les chaux métalliques , et les acides métalliques , s'y dissolvent de plus en plus , à mesure qu'ils sont chargés d'une plus grande quantité d'oxygène : mais il parolt que les substances métalliques sont insolubles dans ce fluide avant leur oxidation.

L'eau a également une action dissolvante , quoique très foible , sur toutes les terres : la terre siliceuse elle-même , nommée silice, est , d'après les observations de M. Bergman , dissoluble dans l'can bouillante.

Ces détails sont suffisants pour les ingénieurs qui ont quelque notion de chvmie, et qui ne verront pas sans intérêt le rapprochement des plus belles découvertes dont s'honorent les sciences, sur deux fluides dont la mécanique tire un si grand parti, et qui jouent un si grand rôle tant dans l'économie animale que dans celle de la nature en général.

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