Page:De Scudery - Alaric, ou Rome vaincue, 1654.djvu/246

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point à la posterité,
S’il ne reçoit par eux ce qu’il a merité.
Icy l’on voit Homere ; icy l’on voit Virgile ;
A qui doit tant Enée ; à qui doit tant Achille ;
Euripide ; Sophocle ; Aeschile ingenieux ;
Menandre ; Aristophane ; Anacreon plus vieux ;
Ovide avec Lucain ; Seneque avec Horace ;
Et Tibule ; et Catule ; et Martial ; et Stace ;
Et Terence ; et Lucresse ; et Plaute ; et mille autheurs,
De qui tous les sçavans sont les adorateurs.
Ceux-cy tiennent encore une memoire vive ;
C’est l’antique Herodote, et le grand Tite-Live :
Thucidide le Grec ; Tacite le Romain ;
Polybe ; Xenophon ce vaillant escrivain ;
Quinte-Curse ; Cezar ; le sçavant Diodore ;
Saluste ; Suetone ; et mille autres encore ;
Fameux historiens des grands siecles passez,
Se trouvent en ce lieu d’un long ordre placez.
Ces livres immortels aprennent aux grands princes,
A regir leurs estats ; à dompter des provinces ;
Et par ce grand exemple, offert à ces grands cœurs,
Ils forment de bons roys, et d’illustres vainqueurs.
Voicy l’ame des loix, les grands jurisconsultes,
La cause du repos, et la fin des tumultes ;
Les oracles du droit ; l’appuy des innocens ;
Qui jugent sans faveur, et foibles, et puissans ;
La lumiere de Dieu, comme Platon les nomme ;
Ou plutost de vrais dieux qui peuvent juger l’homme ;