Page:De Scudery - Alaric, ou Rome vaincue, 1654.djvu/247

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Qui tiennent en leurs mains son bon ou mauvais sort ;
Les peines et les prix ; et la vie et la mort.
Aristote les louë en termes magnifiques :
Il apelle ces loix, l’ame des republiques :
Parce que comme un corps sans ame ne vit pas,
Lors qu’on les voit sans loix, tombent tous les estats.
L’ingenieuse envie alors est medisante ;
Du mesdire provient la haine mal-faisante ;
D’elle apres la colere ; et de ce fier courroux,
Le discord enflâmé que l’on voit entre nous.
De luy naist aussi-tost la dure repugnance ;
D’elle un souslevement dans les peuples commence ;
De ce souslevement, la guerre et son éclat ;
Oüy, l’escole des roys se trouve en ces volumes :
Leurs sceptres affermis par de sçavantes plumes :
Le repos du public solidement fondé :
Et le bras de ces roys fortement secondé.
Voicy les grands traitez des mouvemens celestes,
Ou les evenemens propices et funestes,
Par un art excellent sont marquez et preveus,
Avant que l’univers les ayt sentis ny veus.
La haute astrologie, ô prince magnanime,
Alors qu’elle est bien sceuë, est bien digne d’estime :
Puis que d’un vol hardy qui devance les yeux,
On voit qu’elle s’esleve, et penestre les cieux.
Par elle nous voyons les mouvemens des spheres ;
Les astres ; leurs chemins ; leurs aspects necessaires ;