Page:De Scudery - Alaric, ou Rome vaincue, 1654.djvu/427

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Et fonder une paix pour se mieux signaler,
Que tous ses ennemis ne pourront esbranler.
Je voy son fils Ingo l’esgaler en merite ;
Vaincre le Russien ; vaincre le Moscovite ;
Triompher glorieux, dans cent et cent combats ;
Et jusqu’au Tanaïs faire sentir son bras.
Je voy le grand Erric, ce foudre de la guerre,
Des fiers peuples du Nord plus craint que le tonnerre,
Soustenir les efforts de leur choq furieux ;
Et meritant le nom de roy victorieux,
Vaincre le Filandois, le Prusse, et le Curete ;
Adjouster terre à terre, et défaite à défaite ;
Et par les grands exploits de sa vaillante main,
Devenir l’allié de l’empire romain.
Erric son successeur, prince pieux et sage,
Les delices des Goths, et l’honneur de son age,
Par les soins qu’il aura de cette region,
Affermira la paix, et la religion.
Le second Olaüs en imitant son zele,
Brillera d’une gloire, et plus grande, et plus belle :
Et recevant partout des honneurs immortels,
Il acquerra le nom de l’appuy des autels.
Hacquin, nommé le roux, dans les mesmes provinces,
Paroistra quelque jour le plus juste des princes :
Et sans avoir besoin de ses braves exploits,
Sa force luy viendra de la force des loix.
Stenchil, dont la vertu sera bien secondée,
Conservera la paix que l’autre aura fondée :
Et son