Page:De Smet - Lettres choisies,1875.djvu/120

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puissent les tribus éparses du désert connaître bientôt les consolantes vérités que la croix nous enseigne  ! Puissent-elles secouer le joug de l’esclavage où l’erreur les retient depuis tant de siècles  !

Toute la région que nous traversâmes au sud de la Roche-Jaune, à quelques rares exceptions près, offre peu de ressources à la civilisation  ; le sol y est très peu fertile  ; le bois y manque, et l’eau y est rare pendant une grande partie de l’année. C’est un pays favorable seulement aux chasseurs et aux tribus nomades  ; tous les animaux y abondent, et pendant de longues années encore, ils ne seront point inquiétés dans leurs domaines. Quand les places encore vacantes dans l’immense territoire indien, où le sol est fécond, seront remplies, alors seulement le désert au sud de la Roche Jaune attirera l’attention  ; alors le travail industrieux et persévérant viendra à bout d’arracher une grande étendue de cette région à sa stérilité actuelle.

Dans le voisinage et le long de la base des Côtes-Noires et de celle des Montagnes au Vent, on trouve une bonne partie de terres fertiles et labourables. La végétation est riche, abondante et variée dans toutes les vallées  ; ces vallées serpentent entre les montagnes comme autant de vertes zones, où des milliers d’animaux domestiques trouveraient une excellente pâture  ; les fontaines et les ruisseaux, si rares dans la section centrale, entre la rivière Roche-Jaune et les Côtes-Noires, abondent ici