Page:De Smet - Lettres choisies,1875.djvu/121

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et au bas de ces montagnes  ; ils présentent partout des endroits propres à y ériger des moulins. Le climat en est très-salubre, et les belles forêts de cèdres et de pins suffisent abondamment à toutes les nécessités du pays. Les mines de fer et de plomb y abondent.

Le 2 septembre, nous nous trouvâmes sur la grande route de l’Orégon, où, semblables aux vagues de la mer qui succèdent les unes aux autres, les caravanes de milliers d’émigrants de tous les pays ont passé durant ces dernières années  ; les unes pour se rendre aux mines d’or de la Californie, les autres pour aller prendre possession des nouvelles et riches terres de l’Utah et de l’Orégon. Ces intrépides pionniers ont construit le chemin le plus beau, le plus large et peut-être le plus long qui existe aux États-Unis : il va jusqu’à l’océan Pacifique. Sur les bords de cette immense voie, on trouve un gazon plantureux pour les bêtes de somme.

Nos compagnons les sauvages étaient dans l’admiration en voyant cette large et belle route. Ils conçurent une grande idée de la nation des blancs  ; ils s’imaginèrent que tous avaient passé par là et que le vide avait dû se faire dans les contrées où se lève le soleil. Un air d’incrédulité se dessinait sur leurs traits, quand ils apprirent de moi qu’on ne s’apercevait nullement, dans les terres des blancs, du départ d’un si grand nombre de personnes.