Page:De Smet - Lettres choisies,1875.djvu/235

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ment les vices et les excès des mauvais pionniers de notre civilisation. Les liqueurs fortes, que ceux-ci viennent importer en abondance, et qui sont plus terribles dans leurs effets que les guerres, moissonnent les Indiens par centaines  ; ils disparaissent, ne laissant après eux que les monticules de leurs tombeaux, qu’on rencontre çà et là dans les plaines, ainsi que sur les coteaux élevés le long des rivières. Le gouvernement vient d’organiser dans l’ouest deux nouveaux territoires, le Nébraska[1] et le Kansas.[2] Ils embrassent ensemble une étendue de 143, 000 milles carrés. Les blancs s’y rendent aujourd’hui par milliers et se hâtent de prendre possession des meilleurs sites. La loi est à peine votée, les mesures pour protéger les Indiens ne sont point encore prises, et déjà une cinquantaine de villes et de bourgs sont en construction  ; des granges, des fermes, des moulins, etc., s’élèvent de toutes parts comme par enchantement. En Amérique on va toujours vite en besogne. Le Go ahead ! (en avant) des Yankees est proverbial.

  1. Le territoire de Nébraska (aujourd’hui l’État) s’étend au nord jusqu’au 43 e degré de latitude septentrionale  ; au sud jusqu’au Kansas  ; à l’est, il a pour limite l’État de Iowa qui le sépare des États de Minnesota et de Missouri  ; à l’ouest, il est limité par les montagnes Rocheuses. (Note de la prés édit.)
  2. Le territoire de Kansas (aujourd’hui l’État) est borné au nord par le Nébraska ; à l’est, par l’État de Missouri ; au sud, par la Réservation ou le Territoire indien des Cherokees ; à l’ouest, par les montagnes Rocheuses. (Note de la prés édit.)