Page:De Smet - Lettres choisies,1875.djvu/301

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ni ses prières ni ses jeûnes ne pouvaient calmer. Souvent, dans la sincérité de son cœur, il conjurait le Seigneur d’éclairer son esprit par des vérités célestes et de lui accorder la grâce de les comprendre. Il demanda le don de la foi avec ferveur  ; il frappa à la porte avec persévérance, cherchant, comme la veuve de l’Évangile, le trésor perdu. Les voies du Seigneur sont merveilleuses et jamais on n’invoque en vain son secours. Watomika fut envoyé comme prédicant à Saint-Louis, pour remplacer un confrère absent, dans une des églises de la secte. Un jour, il fit une petite excursion ou promenade, comme qui dirait pour prendre l’air  ; le hasard, disons plutôt la Providence, le conduisit dans la rue où se trouve notre église, et juste au moment où un grand nombre d’enfants se rendaient au catéchisme. Il ne connaissait le nom de catholique que pour l’avoir entendu mêler aux hypothèses les plus ridicules et les plus absurdes, aux fausses doctrines que les sectaires insinuent avec tant de malice, d’audace et de présomption, non-seulement dans les petits livres où les enfants apprennent à épeler et à lire, dans les géôgraphies, dans les histoires, mais qu’ils glissent dans leurs théologies et jusque dans leurs livres de piété et de prières. Watomika ne voyait donc les catholiques qu’à travers le prisme des mensonges et des calomnies.

Soit curiosité, soit attrait de la grâce, il entre dans notre église avec les enfants. Un certain res-