Page:De Smet - Lettres choisies,1875.djvu/311

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tombeau de son père, pendant l’espace d’un mois entier, persuadé, chaque fois que la nourriture avait disparu, que l’âme du défunt avait accepté le plat. Il cessa seulement de répéter ce dernier témoignage d’amour filial et de fidélité aux mânes de son père, qu’il avait tendrement aimé, lorsqu’un songe vint l’assurer que cette âme si chère était entrée dans le pays de la vie et dans la jouissance de toutes les faveurs et de tous les avantages que le Grand Esprit accorde libéralement à ceux qui ont été fidèles à leurs devoirs sur la terre.

Je n’ai pas besoin de vous faire remarquer ici que quoique toute fabuleuse, cette narration indienne renferme des notions sur la création, sur le paradis terrestre, sur le ciel et l’enfer, sur les anges et les démons, etc.

Les Lenni-Lennapi offrent deux sortes de sacrifices, l’un au Bon Esprit et l’autre au Méchant Esprit, c’est-à-dire, au Wâka-Tanka et au Wâka-Cheêka.

L’une de ces cérémonies se fait en commun, et toute la tribu ou la nation y prend part  ; l’autre se fait strictement en particulier, et une seule ou plusieurs familles y assistent. La solennité du sacrifice général a toujours lieu au printemps, une fois chaque année. On le fait pour obtenir les bénédictions du Wâka-Tanka sur la nation : afin qu’il rende la terre féconde en fruits, les chasses abondantes en animaux et en oiseaux, et qu’il remplisse de poissons les rivières et les lacs. Le sacrifice particulier