Page:De Smet - Lettres choisies,1875.djvu/316

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La différence qu’il y a entre le sacrifice particulier et le sacrifice général consiste en ce que, dans le premier, le cœur de tout autre animal que le chien blanc peut être offert au Bon Esprit par un seul jongleur en présence d’un seul individu d’une ou de plusieurs familles en faveur de qui l’offrande est faite.

Lorsqu’il arrive quelque malheur à une ou à plusieurs personnes, à une ou à plusieurs familles, on s’adresse aussitôt au chef des jongleurs, pour lui faire part des afflictions et des infortunes. Cette communication lui est faite dans les termes les plus respectueux, pour obtenir son intercession et son secours. Le chef invite aussitôt trois individus parmi les initiés pour délibérer ensemble sur l’affaire en question. Après les incantations et jongleries d’usage, le chef se lève et fait connaître les causes de la colère de Wâka-Cheêka. Ils se rendent ensuite à la loge préparée pour les recevoir, y allument un grand feu, et procèdent selon le rit du grand sacrifice. Les jongleurs s’efforcent de se rendre aussi hideux que possible, en se barbouillant de noir et de rouge le visage et tout le corps, et en s’affublant des accoutrements les plus fantasques. Sans doute qu’ils veulent ressembler davantage, du moins extérieurement, au démon, le vilain et méchant maître qu’ils servent et dont ils espèrent plus sûrement obtenir ainsi des faveurs.

Les malheureux suppliants sont enfin introduits