certain bavardage indolent use l’esprit et décourage des efforts énergiques dans quelque genre que ce puisse être.
Un entretien aimable, alors même qu’il porte sur des riens, et que la grâce seule des expressions en fait le charme, cause encore beaucoup de plaisir ; on peut l’affirmer sans impertinence, les Français sont presque seuls capables de ce genre d’entretien. C’est un exercice dangereux, mais piquant, dans lequel il faut se jouer de tous les sujets comme d’une balle lancée qui doit revenir à temps dans la main du joueur.
Les étrangers, quand ils veulent imiter les Français, affectent plus d’immoralité, et sont plus frivoles qu’eux, de peur que le sérieux ne manque de grâce, et que les sentiments ou les pensées n’aient pas l’accent parisien.
Les Autrichiens en général ont tout à la fois trop de roideur et de sincérité pour rechercher les manières d’être étrangères. Cependant ils ne sont pas encore assez Allemands, ils ne connoissent pas assez la littérature allemande ; on croit trop à Vienne qu’il est de bon goût de ne parler que français ; tandis que la gloire et même l’agrément de chaque pays consistent toujours dans le caractère et l’esprit national.