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PRÉFACE

au public ce livre calomnié, ce livre source de tant de peines : et quoique le général Savary m’ait déclaré dans sa lettre que mon ouvrage n’étoit pas français, comme je me garde bien de voir en lui le représentant de la France, c’est aux Français tels que je les ai connus que j’adresserois avec confiance un écrit où j’ai tâché, selon mes forces, de relever la gloire des travaux de l’esprit humain.

L’Allemagne, par sa situation géographique, peut être considérée comme le cœur de l’Europe, et la grande association continentale ne sauroit retrouver son indépendance que par celle de ce pays. La différence des langues, les limites naturelles, les souvenirs d’une même histoire, tout contribue à créer parmi les hommes ces grands individus qu’on appelle des nations ; de certaines proportions leur sont nécessaires pour exister, de certaines qualités les distinguent ; et si l’Allemagne étoit réunie à