affoibli par l’autre. Un poëte généreux a dit, en parlant de Louis XVI :
Ce vers si touchant et si délicat pourroit exprimer
l’attendrissement que le Messie fait éprouver
dans Klopstock. Sans doute le sujet est bien au-dessus
de toutes les inventions du génie ; il en faut
beaucoup cependant pour montrer avec tant de
sensibilité l’humanité dans l’être divin, et avec
tant de force la divinité dans l’être mortel. Il faut
aussi bien du talent pour exciter l’intérêt et l’anxiété
dans le récit d’un événement décidé d’avance par
une volonté toute puissante. Klopstock a su réunir
avec beaucoup d’art tout ce que la fatalité des
anciens et la providence des chrétiens peuvent
inspirer à la fois de terreur et d’espérance.
J’ai parlé ailleurs du caractère d’Abbadona, de ce démon repentant qui cherche à faire du bien aux hommes : un remords dévorant s’attache à sa nature immortelle ; ses regrets ont le ciel même pour objet, le ciel qu’il a connu, les célestes
- ↑ M. de Sabran.