dant ; chaque science mieux cultivée ; mais la nation entière est tellement subdivisée, q’on ne sait à quelle partie de l’Empire ce nom même de nation doit être accordé.
L’amour de la liberté n’est point développé chez les Allemands ; ils n’ont appris ni par la jouissance, ni par la privation, le prix qu’on peut y attacher. Il y a plusieurs exemples de gouvernements fédératifs qui donnent à l’esprit public autant de force que l’unité dans le gouvernement ; mais ce sont des associations d’états égaux et de citoyens libres. La fédération allemande étoit composée de forts et de foibles, de citoyens et de serfs, de rivaux et même d’ennemis : c’étoient d’anciens éléments combinés par les circonstances et respectés par les hommes.
La nation est persévérante et juste ; et son équité et sa loyauté empêchent qu’aucune institution, fût-elle vicieuse, ne puisse y faire de mal. Louis de Bavière, partant pour l’armée, confia l’administration de ses États à son rival Frédéric-le-Beau, alors son prisonnier, et il se trouva bien de cette confiance, qui dans ce temps n’étonna personne. Avec de telles vertus, on ne craignait pas les inconvénients de la foiblesse ou de la com-