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DES PHILOSOPHES ALLEMANDS.

langues. L’astronomie n’a pas été étudiée seulement pour servir à l’agriculture ; mais les Chaldéens, les Égyptiens, etc., ont poussé leurs recherches fort au-delà des avantages pratiques qu’on pouvoit en retirer, et l’on croit voir l’amour du ciel et le culte du temps dans ces observations si profondes et si exactes sur les divisions de l’année, le cours des astres et les périodes de leur jonction.

Les rois, chez les Chinois, étoient les premiers astronomes de leur pays ; ils passoient les nuits à contempler la marche des étoiles, et leur dignité royale consistoit dans ces belles connoissances et dans ces occupations désintéressées qui les élevoient au-dessus du vulgaire. Le magnifique système qui donne à la civilisation pour origine une révélation religieuse est appuyé par une érudition dont les partisans des opinions matérialistes sont rarement capables ; c’est être déjà presque idéaliste que de se vouer entièrement à l’étude.

Les Allemands, accoutumés à réfléchir profondément et solitairement, pénètrent si avant dans la vérité, qu’il faut être, ce me semble, un ignorant ou un fat pour dédaigner aucun de leurs écrits avant de s’en être long-temps occupé. Il y