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SUR LA RÉVOLUTION FRANÇOISE

CHAPITRE IX.

Des efforts que fit M. Necker auprès du parti populaire de
l’assemblée constituante, pour le déterminer à établir la
constitution angloise en France.

LE roi n’ayant plus de force militaire depuis la révolution du 14 juillet, il ne restoit à son ministre que le pouvoir de la persuasion, soit en agissant immédiatement sur les députés, soit en trouvant assez d’appui dans l’opinion pour influer par elle sur l’assemblée. Pendant les deux mois de calme dont on put jouir encore depuis le 14 juillet jusqu’à l’affreuse insurrection du 5 octobre, on voyoit déjà reparoitre l’ascendant du roi sur les esprits. M. Necker lui conseilla successivement diverses démarches qui eurent l’approbation des provinces.

La suppression du régime féodal, prononcée pendant la nuit du 4 août, fut présentée à la sanction du monarque ; il y donna son consentement, mais en adressant à la députation de l’assemblée des observations, auxquelles tous les gens sages applaudirent. Il blâma la rapidité avec laquelle des résolutions si nom-