Page:De Staël - Corinne ou l'Italie, Tome I, 1807.djvu/150

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
146
CORINNE OU L’ITALIE


CHAPITRE V


APRÈS la course du Capitole et du Forum, Corinne et lord Nelvil employèrent deux jours à parcourir les sept collines. Les Romains d’autrefois faisaient une fête en l’honneur des sept collines : c’est une des beautés originales de Rome, que ces monts enfermés dans son enceinte ; et l’on conçoit sans peine comment l’amour de la patrie se plaisait à célébrer cette singularité.

Oswald et Corinne, ayant vu la veille le mont Capitolin, recommencèrent leurs courses par le mont Palatin. Le palais des Césars, appelé le palais d’or, l’occupait tout entier. Ce mont n’offre à présent que les débris de ce palais. Auguste, Tibère, Caligula et Néron, en ont bâti les quatre côtés, et des pierres, recouvertes par des plantes fécondes, sont tout ce qu’il en reste aujourd’hui : la nature y a repris son empire sur les travaux des hommes, et la beauté des fleurs console de la ruine des palais. Le luxe, du temps des rois et de la république, consistait seu-