Page:De Staël - Corinne ou l'Italie, Tome I, 1807.djvu/317

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
313
CORINNE OU L’ITALIE


CHAPITRE III


LES chefs-d’oeuvre de la peinture étaient alors réunis à Rome, et sa richesse, sous ce rapport, surpassait toutes celles du reste du monde. Un seul point de discussion pouvait exister sur l’effet que produisaient ces chefs-d’œuvre. La nature des sujets que les grands artistes d’Italie ont choisis se prête-t-elle à toute la variété, à toute l’originalité de passions et de caractères que la peinture peut exprimer ? Oswald et Corinne différaient d’opinion à cet égard ; mais cette différence, comme toutes celles qui existaient entre eux, tenait à la diversité des nations, des climats et des religions. Corinne affirmait que les sujets les plus favorables à la peinture c’étaient les sujets religieux. Elle disait que la sculpture était l’art du paganisme, comme la peinture était celui du christianisme, et que l’on retrouvait dans ces arts, comme dans la poésie, les qualités qui distinguent la littérature