LE désir de connaître et d’étudier la religion
d’Italie décida lord Nelvil à chercher l’occasion
d’entendre quelques-uns des prédicateurs qui
font retentir les églises de Rome pendant le
carême. Il comptait les jours qui devaient le
réunir à Corinne ; et tant que durait son absence
il ne voulait rien voir qui pût appartenir aux
beaux arts, rien qui reçût son charme de l’imagination.
Il ne pouvait supporter l’émotion de
plaisir que donnent les chefs-d’œuvre, quand il
n’était pas avec Corinne ; il ne se pardonnait le
bonheur que lorsqu’il venait d’elle ; la poésie, la
peinture, la musique, tout ce qui embellit la vie
par de vagues espérances lui faisait mal partout
ailleurs qu’à ses côtés.
C’est le soir, et avec les lumières presque éteintes, que les prédicateurs à Rome se font entendre pendant la semaine sainte dans les églises. Toutes les femmes alors sont vêtues de