Page:De Staël - Corinne ou l'Italie, Tome I, 1807.djvu/425

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( 19 On vient de publier les œuvres posthumes d’Alfîéri, où se trouvent beaucoup de morceaux très-piquans ; mais on peut conclure, d’un essai dramatique assez bizarre qu’il a fait sur sa tragédie d’Abel, qu’il sentait lui-même que ses pièces étaient trop austères, et qu’il fallait sur la scène accorder davantage aux plaisirs de l’imagination.

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( 20 Je me suis permis d’emprunter ici quelques passages du Discours sur la Mort, qui se trouve dans le Cours de Morale religieuse par M. Necker, Un autre ouvrage de lui, l’Importance des Opinions religieuses, ayant eu le plus éclatant succès, on le confond quelquefois avec celui-ci, qui parut dans des temps où l’attention était distraite par les événemens politiques. Mais j’ose affirmer que le Cours de Morale religieuse est le plus éloquent ouvrage de mon père. Aucun ministre d’état, je crois, avant lui, n’avait composé des ouvrages pour la chaire chrétienne ; et ce qui doit caractériser ce genre d’écrit fait par un homme qui a tant eu affaire avec les hommes, c’est la connaissance du cœur humain et F indulgence que cette connaissance inspire : il semble donc que, sous ces deux rapports, le Cours de Morale est complètement original. Les hommes religieux, d’ordinaire, ne vivent pas dans le monde ; les hommes du monde, pour la plupart, ne sont pas religieux : où serait-il donc possible de trouver à ce point l’observation de la vie et l’élévation qui en dégage ? Je dirai, sans craindre qu’on attribue mon opinion à mon sentiment, que, parmi les écrits religieux, ce livre est l’un des premiers qui consolent l’être sensible et intéressent les esprits qui réfléchissent sur les