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Page:De Staël - Corinne ou l'Italie, Tome I, 1807.djvu/49

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CORINNE OU L’ITALIE

commencèrent à lire les sonnets et les odes qu’ils avaient composés pour elle. Tous l’exaltaient jusques aux cieux ; mais ils lui donnaient des louanges qui ne la caractérisaient pas plus qu’une autre femme d’un génie supérieur. C’était une agréable réunion d’images et d’allusions à la mythologie, qu’on aurait pu, depuis Sapho jusqu’à nos jours, adresser de siècle en siècle à toutes les femmes que leurs talens littéraires ont illustrées.

Déjà lord Nelvil souffrait de cette manière de louer Corinne ; il lui semblait déjà qu’en la regardant il aurait fait à l’instant même un portrait d’elle plus vrai, plus juste, plus détaillé, un portrait enfin qui ne pût convenir qu’à Corinne.