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Page:De Staël - Corinne ou l'Italie, Tome I, 1807.djvu/50

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CORINNE OU L’ITALIE


CHAPITRE II


LE prince Castel-Forte prit la parole, et ce qu’il dit sur Corinne attira l’attention de toute l’assemblée. C’était un homme de cinquante ans qui avait dans ses discours et dans son maintien beaucoup de mesure et de dignité ; son âge et l’assurance qu’on avait donné à lord Nelvil, qu’il n’était que l’ami de Corinne, lui inspirèrent un intérêt sans mélange pour le portrait qu’il fit d’elle. Oswald, sans ces motifs de sécurité, se serait déjà senti capable d’un mouvement confus de jalousie.

Le prince Castel-Forte lut quelques pages en prose, sans prétention, mais singulièrement propres à faire connaître Corinne. Il indiqua d’abord le mérite particulier de ses ouvrages ; il dit que ce mérite consistait en partie dans l’étude approfondie qu’elle avait faite des littératures étrangères ; elle savait unir au plus haut degré l’imagination, les tableaux, la vie brillante du midi, et cette connaissance, cette observation du cœur humain qui semble le par-