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CORINNE OU L’ITALIE.


CHAPITRE V.


OSWALD partit pour la terre de lady Edgermond. Il pensait avec émotion qu’il allait voir le séjour où Corinne avait passé tant d’années. Il sentait aussi quelque embarras par la nécessité de faire comprendre à lady Edgermond qu’il était résolu à renoncer à sa fille ; et le mélange de ces divers sentimens l’agitait et le faisait rêver. Les lieux qu’il voyait en s’avançant vers le nord de l’Angleterre lui rappelaient toujours plus l’Écosse, et le souvenir de son père, sans cesse présent à sa mémoire, pénétrait encore plus avant dans son cœur. Lorsqu’il arriva chez lady Edgermond, il fut frappé du bon goût qui régnait dans l’arrangement du jardin et du château ; et comme la maîtresse de la maison n’était pas encore prête pour le recevoir, il se promena dans le parc et aperçut de loin, à travers les feuilles, une jeune personne de la taille la plus élégante, avec des cheveux blonds d’une admirable beauté, qui étaient à peine retenus par son