OSWALD partit pour la terre de lady Edgermond.
Il pensait avec émotion qu’il allait voir
le séjour où Corinne avait passé tant d’années. Il
sentait aussi quelque embarras par la nécessité
de faire comprendre à lady Edgermond qu’il
était résolu à renoncer à sa fille ; et le mélange
de ces divers sentimens l’agitait et le faisait rêver.
Les lieux qu’il voyait en s’avançant vers le nord
de l’Angleterre lui rappelaient toujours plus
l’Écosse, et le souvenir de son père, sans cesse
présent à sa mémoire, pénétrait encore plus
avant dans son cœur. Lorsqu’il arriva chez lady
Edgermond, il fut frappé du bon goût qui régnait
dans l’arrangement du jardin et du château ;
et comme la maîtresse de la maison n’était
pas encore prête pour le recevoir, il se promena
dans le parc et aperçut de loin, à travers les
feuilles, une jeune personne de la taille la plus
élégante, avec des cheveux blonds d’une admirable
beauté, qui étaient à peine retenus par son