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CORINNE OU L’ITALIE.

bénédiction et nos prières protégeront encore nos enfans.

Tout à vous. »

« Nelvil. »

Après cette lecture, Oswald garda le plus profond silence, ce qui laissa le temps à M. Dickson de continuer ses longs discours sans être interrompu. Il admira la sagacité de son ami, qui avait si bien jugé miss Edgermond, quoiqu’il fut loin, disait-il, de pouvoir s’imaginer encore la conduite condamnable qu’elle a tenue depuis. Il prononça, au nom du père d’Oswald, qu’un tel mariage serait une offense mortelle à sa mémoire. Oswald apprit par lui que pendant son fatal séjour en France, un an après que cette lettre avait été écrite, en 1792, son père n’avait trouvé de consolations que chez lady Edgermond où il avait passé tout un été, et qu’il s’était occupé de l’éducation de Lucile qui lui plaisait singulièrement. Enfin sans art, mais aussi sans ménagement, M. Dickson attaqua le cœur d’Oswald par les endroits les plus sensibles.

C’était ainsi que tout se réunissait pour renverser le bonheur de Corinne absente, et n’ayant pour se défendre que ses lettres qui la rappe-