Aller au contenu

Page:De Staël - Corinne ou l'Italie, Tome II, 1807.djvu/313

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
309
CORINNE OU L’ITALIE.


LIVRE XVII.

CORINNE EN ÉCOSSE.

CHAPITRE PREMIER.


CORINNE, pendant ce temps, s’était établie près de Venise dans une campagne sur le bord de la Brenta ; elle voulait rester dans les lieux où elle avait vu Oswald pour la dernière fois, et d’ailleurs elle se croyait là plus près qu’à Rome des lettres d’Angleterre. Le prince Castel-Forte lui avait écrit pour lui offrir de venir la voir, et elle s’y était refusée. L’amitié qui régnait entre eux commandait la confiance, et s’il avait essayé de la détacher d’Oswald, s’il lui avait dit ce qui se dit, c’est que l’absence doit refroidir le sentiment, un tel mot prononcé sans réflexion eût été pour Corinne comme un coup de poignard ; elle aima donc mieux ne voir personne. Mais ce n’est pas une chose facile que de vivre seule, quand l’ame est ardente et la situation malheu-