LIVRE XVIII.
LE comte d’Erfeuil, après avoir passé quelque
temps en Suisse, et s’être ennuyé de la nature
dans les Alpes, comme il s’était fatigué des
beaux-arts à Rome, sentit tout à coup le désir,
d’aller en Angleterre où on l’avait assuré que se
trouvait la profondeur de la pensée ; et il s’était
persuadé, un matin en s’éveillant, que c’était
de cela dont il avait besoin. Ce troisième essai
ne lui ayant pas mieux réussi que les deux premiers,
son attachement pour lord Nelvil se ranima
tout à coup, et s’étant dit, aussi un matin,
qu’il n’y avait de bonheur que dans l’amitié véritable,
il partit pour l’Écosse. Il alla d’abord
chez lord Nelvil, et ne le trouva pas chez lui;
mais ayant appris que c’était chez lady Edgermond
qu’on pourrait le rencontrer, il remonta