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LIVRE XVIII.

LE SÉJOUR À FLORENCE.

CHAPITRE PREMIER.


LE comte d’Erfeuil, après avoir passé quelque temps en Suisse, et s’être ennuyé de la nature dans les Alpes, comme il s’était fatigué des beaux-arts à Rome, sentit tout à coup le désir, d’aller en Angleterre où on l’avait assuré que se trouvait la profondeur de la pensée ; et il s’était persuadé, un matin en s’éveillant, que c’était de cela dont il avait besoin. Ce troisième essai ne lui ayant pas mieux réussi que les deux premiers, son attachement pour lord Nelvil se ranima tout à coup, et s’étant dit, aussi un matin, qu’il n’y avait de bonheur que dans l’amitié véritable, il partit pour l’Écosse. Il alla d’abord chez lord Nelvil, et ne le trouva pas chez lui; mais ayant appris que c’était chez lady Edgermond qu’on pourrait le rencontrer, il remonta